Du nom scientifique: Oncorhynchus mykiss
Anciennement et pendant plus d’un siècle et demi, dénommée scientifiquement Salmo irideus, la truite arc-en-ciel a changé récemment de nom et doit désormais s’appeler Oncorrhynchus mykiss, le genre Salmo proposé par Linné lui-même dès 1758 ne devant aujourd’hui s’appliquer qu’à des salmonidés originaires des versants atlantiques, américain et européen. Originaire des bassins pacifiques de l’Amérique du Nord, l’arc-en-ciel se devait logiquement d’être rattachée au genre Oncorrhynchus qui regroupe également les six espèces de saumons pacifiques.
En France, ce poisson restera connu sous les vocables peu enviables de “truite à manches courtes”, “truite de cirque”, “truite lessiveuse” “truite de pisciculture”, tant, pendant des décennies il a fait l’objet, dans pratiquement toutes nos sociétés de pêche, de repeuplement surdensitaires.
Table des matières
Les caractéristiques physiques
A l’état sauvage et dans ses milieux d’origine, les bassins versants qui se jettent dans le Pacifique depuis la Californie jusqu’en Alaska, l’arc-en-ciel est pourtant un splendide poisson, aux formes assez voisines de celles de nos truites communes. En règle générale, la livrée est argentée, ponctuée de points noirs que l’on retrouve sur les nageoires dorsale, anale et caudale. Les flancs présentent une bande pourpre irisée qui, à l’approche de la maturité sexuelle, peut occuper pratiquement tout le flanc des sujets mâles. Les formes migratrices (steelheads), à leur arrivée de l’Océan, sont de lingots d’argent pur. Les points noirs et la coloration rosée puis franchement pourpre des flancs n’apparaissant qu’au fur et à mesure du séjour en eau douce.
L’arc-en-ciel cohabite très bien avec la fario
Le succès de l’acclimatation un peu partout dans le monde de la truite arc-en-ciel est en grande partie dû aux exigences moindres de cette espèce, si on la compare à la truite commune, en ce qui concerne la température et l’oxygénation de l’eau. Cohabitant parfaitement avec la fario, aussi bien dans les rivières que dans les lacs naturels ou les réservoirs, l’arc-en-ciel est un magnifique poisson de sport.
Le comportement alimentaire
Pour les arcs sauvages, il est en tout point assez semblable à celui de la truite commune. Les juvéniles se nourrissent de microcrustacés, de larves d’insectes, de vers et d’autres invertébrés, alors que les adultes, quand ils atteignent une grande taille, deviennent piscivores. Dans le lac des Bouillouses (Pyrénées-Orientales), les arcs se nourrissent surtout de batraciens (grenouilles et têtards).
Remarquons ici que les truites arc-en-ciel, même au-delà du poids de 1 ou 2 kilos, continuent de se nourrir d’insectes en surface à la moindre éclosion. En pisciculture, les truites arc-en-ciel, dont notre pays est le premier producteur mondial, ne sont pratiquement nourries que de granulés à base de farine de viande, de poisson et de soja. Une des meilleures mouches de réservoir consiste à imiter un granulé.
Le frai
Dans leurs biotopes d’origine, les arcs se reproduisent, selon les conditions climatiques et l’altitude, entre novembre et mai. Le déroulement du frai est en tout point semblable à ce que l’on connait chez la truite commune.
La femelle creuse un sillon dans les graviers, où elle expulsera ses oeufs que le mâle fécondera aussitôt. Dans notre pays, en dehors de quelques lacs pyrénéens, la reproduction naturelle de ces poissons, malgré les millions d’individus déversés, n’a jamais été constatée dans nos eaux.
La pêche en réservoir de la truite arc-en-ciel
Les périodes trop restrictives d’ouverture de la truite dans les rivières de notre pays ont largement contribué au succès de la pêche en réservoir, quant à elle ouverte toute l’année.
La pêche de la truite en réservoir fut au début des années 1980 une véritable nouveauté pour les pêcheurs français. Le concept fut importé d’Angleterre , où cette pêche réunissait depuis la fin des années 1950 plus d’un million d’adeptes. Le réservoir est un milieu aquatique radicalement différent de la rivière et de ce fait, les techniques et le matériel employés pour y prendre du poisson seront, eux aussi, très différents de ceux utilisés en rivière.
L’importance du choix de la canne à pêche
En réservoir, c’est tout d’abord le lancer dont il sera question: lancer loin, lancer vite, lancer souvent et lancer longtemps. Puissance, glisse et légèreté, voilà, à notre avis les trois qualités d’une bonne canne de réservoir. La fibre de carbone et tous les matériaux composites qui en sont issus règnent sans partage, depuis une vingtaine d’années, sur la fabrication de ces types de cannes. Quand on pratique depuis une barque, une longueur de 9 pieds est suffisant mais quand on pratique depuis le bord, 10 voir 11 pieds pourront être un avantage.
Les soies pour le réservoir
Un pêcheur qui veut réussir en réservoir doit avoir sur lui au moins deux, souvent trois types de lignes: flottante, plongeante et intermédiaire, afin d’être en mesure de présenter ses mouches aux différents étages qu’occuperont les truites au cours d’une même journée. En réservoir, l’idéal consiste à utiliser des soies dites “shooting-heads”. Ce sont des lignes très courtes de 8 à 9 mètres, au lieu d’une trentaine de mètre pour une soie normale, que l’on attache à un backling spécial, le running-line, et qui permettent, à condition de pratiquer la double traction, des lancers de une fois et demie à deux fois plus longs qu’avec une soie normale de même numéro. En fonction du comportement des noeuds sur le running line, de changer plusieurs fois de ligne au cours d’une même journée sans avoir à démonter le moulinet ou à changer de bobine.
Les mouches de réservoir
Encore plus que pour la pêche en rivière, il en existe des centaines de modèles. Nous retiendrons les streamers et les mouches-leurres qui sont supposés imiter un alevin ou un petit poisson: les mouches dites “attractives” qui inciteront les truites à mordre par curiosité ou agressivité et enfin comme pour la rivière, les mouches imitatives qui, ici, représenteront les différents insectes et autres animalcules de la faune des réservoirs ( sangsues, mollusque, crustacés).
Les techniques de pêche de la truite arc-en-ciel
En été, l’eau de surface des réservoirs peut devenir très chaude. Il conviendra donc d’y rechercher les truites dans les couches plus fraiches d’eau profondes. Pour placer une mouche non lestée près du fond, il faudra la présenter au moyen d’une soie très plongeante suivie d’un très court bas de ligne de 50cm à 1m au maximum.
En hiver, la couche d’eau profonde sera au contraire plus chaude qu’en surface et c’est là encore que les truites se réfugieront. Mais pour peu que le soleil fasse son apparition , la couche de surface se réchauffera progressivement au cours de la journée et des éclosions pourront alors avoir lieu.
Au printemps et en automne, périodes dites ” de circulation des masses d’eau”, les poissons occuperont tous les étages du plan d’eau, et vous pourrez les rechercher aussi bien en sèche , qu’au fond de la nymphe.